Au secours Benjamin, ils veulent détruire nos libertés !

La liberté individuelle est en péril. Cet acquis fondamental de la modernité dont a parlé le philosophe républicain Benjamin Constant dans De la liberté des anciens comparée à celle des modernes (1819) est en pleine régression. Mais, par l’un de ces tours de passe-passe dont l’histoire a le secret, ce n’est pas seulement la liberté des individus, mais celle de tout un peuple qui est en danger, face à l’arbitraire grandissant du pouvoir exécutif. Avec les nouvelles mesures qui viennent d’être annoncées par Emmanuel Macron, relativement à l’instauration d’une « vaccination obligatoire » – au sujet de laquelle on nous avait pourtant juré qu’elle ne serait jamais mise en place  – on voit  s’instituer une authentique « dictature sanitaire », hygiéniste, discriminatoire, en contradiction complète avec les exigences fondamentales d’une société moderne, a fortiori avec celles de notre République.

A bien y réfléchir, nous avons même perdu sur tous les tableaux. En transférant notre souveraineté à des organisations supranationales, nous nous sommes dessaisis de cette « liberté collective » des anciens qui faisait de chaque citoyen un acteur prépondérant de la vie politique, lui donnant l’occasion, sur la place publique, l’agora ou le forum, de défendre ses idées, et de participer à la décision politique commune de manière directe. Aujourd’hui ce sont des tyrans aux petits pieds, convertis à l’idéologie technocratique européiste et aux désidératas des institutions mondiales, comme l’OMS, qui nous disent quelle doit être notre politique vaccinale, sans que nous ayons notre mot à dire. On pourrait d’ailleurs en dire autant de nos politiques économiques, juridiques ou migratoires, toutes également soumises aux oukases de l’OMC, de l’ONU ou de la CEDH.

Mais nous sommes également en train de tout perdre sur le front de nos libertés individuelles. Cette forme spécifique de liberté dont, nous dit Benjamin Constant, « la jouissance est particulièrement précieuse aux nations modernes » s’envole à vue d’œil. Avec la politique de la vaccination obligatoire et l’extension du « pass sanitaire » on voit s’édifier un cadre politique arbitraire qui est en contradiction complète avec ce « besoin d’indépendance individuelle » si caractéristique des sociétés avancées. D’indépendance individuelle il n’est d’ailleurs plus question, pas plus que d’indépendance nationale et ce n’est pas un hasard. Pour domestiquer un peuple, le soumettre, on s’attaque d’abord à ses pouvoirs collectifs, que l’on détruit méticuleusement, puis l’on s’en prend ensuite aux pouvoirs des individus, à leurs droits individuels, afin d’imposer la légitimité de l’arbitraire.

Or, nous enseigne encore Benjamin Constant : « Rien n’est à l’abri de l’arbitraire, quand une fois il est toléré.  Aucune institution ne lui échappe. Il les annule toutes. Il trompe la société par des formes qu’il rend impuissantes. Toutes les promesses deviennent des parjures, toutes les garanties des pièges pour les malheureux qui s’y confient. » Existe-t-il meilleure illustration de ces propos que la calamiteuse gestion par le gouvernement et le chef de l’Etat de l’épidémie de Covid-19 ? Arbitraire sur les masques, arbitraire sur les tests, arbitraire sur les soins, arbitraire de toutes les décisions prises en petit comité, sans que le parlement, organe légitime de la représentation nationale, ne soit véritablement consulté et maintenant arbitraire vaccinal. Toute cette histoire de Covid-19 n’aura été qu’une histoire d’arbitraire et de mensonge. Face à ce pouvoir isolé, despotique, déconnecté, d’autant plus agressif qu’il se montre impuissant à résoudre les véritables problèmes des Français, il est grand temps que le peuple se redresse, et retrouve enfin sa souveraineté collective et individuelle, seule garantie possible contre les exactions de la tyrannie En Marche.

Michael Paraire auteur de Démosthène, l’orateur patriote