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Un quart d'heure avec le penseur
23 juillet 2021

Emmanuel Macron, un tyran anti-humaniste

Suite à mon article sur « Macron, un tyran à l’Antique » des amis m’ont appelé pour me dire : «  Tu as raison, il y a de la tyrannie chez ce gars-là, on ne le sent pas, il fait peur, ses yeux fixes… et puis tout ce que tu as dit sur le renforcement du pouvoir personnel, le contournement de la loi, tout cela c’est juste. C’est ce qui s’est passé. Mais, ont-ils aussitôt ajouté, tu oublies une chose, c’est que Macron est chrétien. Malgré tous ses défauts c’est un être doué de spiritualité – tu l’as dit toi-même, il a été l’élève d’un professeur de philosophie, Paul Ricoeur, qui se réclamait du christianisme. Il cherchera donc toujours à se positionner par rapport à ses « sujets » en « prince chrétien ». Il voudra leur éviter de leur faire du mal. Et, même s’il leur fait du mal, il le fera encore par amour ! »

Par amour, ai-je crié ? Par amour le refus de promouvoir la distribution des médicaments – azithromycine, hydroxychloroquine, ivermectine, zinc ou vitamine D – qui auraient pu permettre d’atténuer le terrible chiffre des 110 000 morts du Covid ? Par amour le « pass sanitaire » qui exclut 30 millions de Français d’une partie essentielle de l’espace public ? Par amour la ségrégation entre bons citoyens vaccinés et mauvais citoyens non-vaccinés qui introduit dans la nation – jusque dans les familles – le fiel de la discorde, quand on n’a même pas été capable de contrôler les frontières du pays ? De qui se moque-t-on ? Mais, ai-je répondu, qu’à cela ne tienne. Demandons donc à la philosophie d’un penseur chrétien de nous dire ce qu’il en est du « prince Macron ». Et qui mieux qu’Erasme (1469-1536), l’humaniste parfait, le tenant de la « philosophia Christi », l’une des plus hautes figures de la Renaissance, pour nous éclairer de ses lumières.

Car, on l’oublie, mais Erasme, en plus des travaux de philologie qui ont fait revivre la culture antique et renouvelé l’étude du texte biblique, est aussi l’auteur d’un ouvrage de réflexion politique sur l’éducation du prince La Formation du prince chrétien (1516) – dédié au futur Charles Quint. C’est dans cet essai qu’il explique notamment que le prince chrétien ne doit pas être un tyran, qu’il ne doit pas chercher à dominer ses sujets, mais à administrer son royaume, son empire, en fonction du bien public et qu’il doit, en toute chose, respecter la liberté de ceux dont il a la charge car « il n’est pas digne d’un chrétien de prétendre exercer sa domination sur les autres chrétiens, que les lois n’ont pas considéré comme serfs, et que le Christ a affranchis de tout servage ». Autrement dit le bon prince, le « vrai prince », pour reprendre une formule d’inspiration platonicienne est celui qui n’use de la contrainte qu’avec beaucoup de modération. Sa politique tendra toujours à préserver la liberté civile car dit encore Erasme : «  la nature a engendré tous les hommes libres ». Ne croirait-on pas lire le début de notre célèbre Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ?

Mais avec le « prince Macron » il en va tout autrement. Contrairement à ce que conseille Érasme, le PR a fait du dicton « plus que tyrannique » – « Ainsi je veux, ainsi j’ordonne, que ma volonté ait force de raison » – sa véritable loi, son principe de gouvernement. « J’ordonne, ils obéissent, ou sinon je réprime », tel est son maître mot, sa vision des rapports politiques et du contrat social en général. Pas de réciprocité dans cette conception du monde, uniquement de la verticalité. Jupiter tonne du haut de son Olympe et la foudre s’abat sur le peuple. Tant pis pour lui, il est là pour obéir au Maître du pays et malheur aux récalcitrants – les Gilets jaunes en savent quelque chose et les non-vaccinés vont vite l’apprendre à leurs dépens, eux à qui il est promis, ni plus ni moins, qu’ « une vie de merde ! » – dixit un proche conseiller du président.

Aussi les qualificatifs qui servent à Erasme pour « blâmer le mauvais Prince » s’adaptent-ils parfaitement à Emmanuel Macron : « Tyrannique, cruel, farouche, violent, prenant le bien d’autrui, avide de richesse et comme il est dit par Platon, convoiteux d’argent, ravisseur ou comme Homère le dit, dévorateur du peuple, superbe, hautain, difficile d’accès, fâcheux à l’abord, rude en paroles, mauvais en colère, aisé à irriter, terrible, turbulent, esclave de ses plaisirs, intempérant, sans modération, inconsidéré, inhumain, injuste, mal avisé, inique, impie, sans esprit, léger, inconsistant, aisé à tromper, difficile, cruel, adonné à ses voluptés, incorrigible, injurieux, auteur de guerres, dur, fâcheux, emporté, intolérable ». C’est ce qui causera sa perte, car le peuple n’en pleut plus de ce « mauvais Prince », anti-chrétien et anti-humaniste. Le peuple, à l’occasion de cette crise sanitaire, vient de se réveiller !

Michael Paraire, auteur de Ainsi pensaient les grand philosophes

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